Certains habitants passés de Jouy sont très connus, Oberkampf, Blum, Modiano, d'autres le sont moins. Dans cette rubrique, JEP s'attache à faire revivre le souvenir de ces habitants, parfois de passage et malgré eux, dont l'histoire peut se révéler très riche et très attachante. Aidez-nous à les retrouver. En compagnie de Christophe Baillat, nous avons évoqué Vera Moore et Marcel Arland. Restons au Montcel avec Gérad Garouste, ami de Patrick Modiano, Jean-Michel Ribes Directeur du Théâtre du Rond-Point et maintenant Michel Sardou chanteur populaire aux dizaines de tubes.
Marcel Arland fut professeur au Montcel de 1926 à 1929, année où il obtient le prix Goncourt pour son roman "L'Ordre" et où il intégra la Nouvelle Revue Française NRF qu'il dirigea jusqu'en 1977. Cette nouvelle édition de L’Abécédaire, est enrichie de contributions des « Amis d’Arland » : l’universitaire marocain Mokhtar Chaoui s’est intéressé à la fille de Janine & Marcel Arland. Michel Thénard, journaliste haut-marnais qui a connu Marcel Arland dresse un portrait de Madame (J.). Une dizaine d’illustrations permet de suivre le couple Arland dans ses pérégrinations. Christophe Baillat, auteur jovacien, à l'intiative des cette nouvelle édition, a réuni une centaine de signatures qui soutiennent l’initiative « Arland au Montcel » dont les noms figurent en fin d’ouvrage.
Entretien« Je ne serais pas arrivé là si… »
« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine
Michel Sardou, ,revient notamment sur ses débuts d’artiste, lui qui ne se destinait pas à une telle carrière.
Je ne serais pas arrivé là si…
… Si je ne m’étais pas évadé de la pension dans laquelle mes parents m’avaient inscrit. Ils étaient tous deux comédiens et passaient beaucoup de temps en tournée. Ils ne pouvaient pas m’emmener. J’avais donc d’abord été en nourrice, puis ils m’avaient mis en pension pour que je poursuive mes fabuleuses études [rires]. C’était une pension très bien où j’avais une bande de copains qui s’appelaient Gérard Garouste, Jean-Michel Ribes, Patrick Modiano. (...)
Un pensionnat bourgeois, à Jouy-en-Josas [Yvelines]. Ribes, d’ailleurs, trouvait ça trop bourgeois. C’est vrai que Jean-Michel Ribes, Patrick Modiano et moi avions des parents ou beaux-parents artistes. Mais surtout, on avait des profs qui nous engageaient à être créatifs. On s’amusait beaucoup. Mais enfin, au bout d’un moment, j’ai eu envie de voler de mes propres ailes. Je me suis donc évadé et, à 17 ans, je suis retourné chez mon père.
(.../...) Extrait de l'article de Raphaëlle Bacqué- Le Monde.fr Dimanche 16 juillet 2023
Entretien« Je ne serais pas arrivé là si… »
« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine
Jean-Michel Ribes, 75 ans, auteur, metteur en scène, réalisateur, acteur, il quittera, à la fin de l’année 2022, le Théâtre du Rond-Point, qu’il dirige depuis 2001.
… Si je n’avais pas eu le soutien de ma mère. Je viens d’un milieu aisé, bourgeois, mais perturbé. Mon père nous a quittés quand j’avais 6 ans. J’étais très attaché à lui. Cet éloignement fut sentimentalement très douloureux. J’ai soutenu ma mère dans son chagrin, et, par la suite, c’est elle qui m’a soutenu.
Comment votre père s’est-il opposé « de loin » à vos aspirations ?
Une des amies de ma mère avait un fils en école de cinéma qui cherchait un petit garçon brun pour son film de fin d’études. J’ai participé au tournage. Ensuite, il m’a engagé pour jouer dans une pièce de théâtre Plouf, le petit fantôme. Quand mon père l’a appris, la situation est devenue folle. Pour lui, c’était comme si ma mère m’entraînait dans des turpitudes. Il lui a fait un procès, c’est allé très loin. J’avais 12 ans, je me suis réfugié chez mon meilleur ami d’école. Un jour, des gendarmes sont venus me chercher. Le tribunal avait tranché : je n’irais ni chez mon père ni chez ma mère, mais en pension.
Quels souvenirs gardez-vous de vos quatre années en pension ?
Un souvenir douloureux. Cette pension, le Montcel, à Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, était dure, avec une discipline et un fonctionnement quasi militaires. Patrick Modiano, qui y était pensionnaire au même moment, en parle très bien dans son livre Un pedigree (Gallimard, 2006) : « A l’école du Montcel, les parents déposaient leurs enfants comme on dépose une valise à la consigne d’une gare oubliée. » Le seul côté positif est d’y avoir rencontré mon meilleur ami – qui l’est toujours – Gérard Garouste. Alors que j’avais été envoyé là-bas pour « cause criminelle » – avoir fait du théâtre –, avec mes copains de pension, nous avons monté deux pièces de théâtre. Jetez-moi par la fenêtre, je rentre par la porte ! ... (8/5/2022)
Extrait de l'article d'Isabelle Blanchard - Le Monde.fr Dimanche 8 mai - Lundi 9 mai 2022
Dieu prend-il soin des bœufs ? est le livre le moins connu de Patrick Modiano. Le plus cher aussi : 7 500 euros pièce pour les exemplaires du tirage de tête, enrichis à la gouache. 2 700 euros pour les autres. Il s'agit d'un ouvrage destiné aux bibliophiles, édité à seulement 160 exemplaires Il est présenté dans un grand coffret blanc contenant deux cahiers séparés. Le premier comporte le texte de la nouvelle de Modiano, imprimé en caractères anciens et illustré de 41 lettrines Le second cahier est composé de 32 lithographies en couleurs, où le même texte, superbement calligraphié. est mêlé aux images de Gérard Garouste.
Ce peintre fut l'un de ces « braves garçons » mis en pension au Montcel par leurs parents. Dans son cas, une mère effacée, et un marchand de meubles antisémite et psychopathe qui aurait récupéré les biens des Juifs déportés. « Un salopard», tranche son fils. C'est au collège du Montcel que Gérard Garouste et Patrick Modiano se rencontrèrent et devinrent amis, malgré deux classes d'écart.
Dieu prend- il soin des boeufs? constitue le fruit le plus tangible de cette amitié. Son titre renvoie à l'interprétation des textes de la Bible, une question qui taraude Gérant Garouste. (Extrait de Dans la peau de Patrick Modiano - Denis Cosnard - Ed. Fayard))
Dialogue qu'il a poursuivi avec Marc-Alain Ouaknin et qui donne lieu à l'exposition "Correspondances" qui se tient jusqu'au 19 juin à Paris, à la galerie Templon. A défaut de pouvoir se rendre sur place, ne manquez pas la très belle visite en vidéo de cette exposition
viewingroom.templon.com (16/4/2021) - Illustration wikipédia
Marcel Arland fut professeur au Montcel de 1926 à 1929, année où il obtient le prix Goncourt pour son roman "L'Ordre".
Pour en savoir plus
- sur Marcel Arland au Montcel, lire le N°25 des Cahiers historiques de Jouy en Josas - Automne 2018
Vous pouvez commander les ouvrages du groupe de recherches historiques à : GRH - Mairie de Jouy-en-Josas 19 avenue Jean Jaurès 78350 Jouy-en-Josas
Courriel : contact@jouy78histoire.fr
- Marcel Arland et son œuvre : lire l'Abécédaire Arland de Christophe Baillat, paru en mai 2018 .
Pour le commander :
Vera Moore est une pianiste née en 1896 en Nouvelle Zélande qui a vécu la fin de sa vie à partir de 1958, aux Metz, 17 rue Léon Blum où elle est décédée en 1997. Elle a acquis une réputation internationale dans les années 1920-1930 notamment par ses interprétations de Frédéric Chopin et de Claude Debussy.Elle a été la compagne du sculpteur Constantin Brancusi, dont elle a eu un fils John Moore. Pour en savoir plus sur Vera Moore, vous pouvez lire le livre de Christophe Baillat, habitant de Jouy (Voir ci-conte),
ou visiter avec lui et Thomas Moore le petit fils de Vera, la maison avant sa mise en vente
et surtout parcourir le site qu'il a dédié à Vera Moore.